INTRODUCTION A LA SCULPTURE ROMANE

Aux origines du terme roman…

Dans le domaine de l’art, l’adjectif « roman » n’a pris son sens actuel qu’au début du XIXe siècle.
Pour les archéologues et les historiens de l’art, l’adjectif fait son apparition vers 1820. Il leur sert à qualifier ce que l’on nomme précédemment « gothique ancien », c’est-à-dire tout ce qui était antérieur au XIIIe siècle. Au début le « roman » sert à qualifier d’abord un style architectural puis son usage s’est répandu à la sculpture et à la peinture murale, au vitrail, à l’enluminure ou encore l’orfèvrerie.

A partir de l’an Mil…

Une nouvelle architecture se met en place, moins monumentale et plus cloisonnée que l’architecture carolingienne. Les espaces, les volumes et les surfaces se fractionnent et favorisent la renaissance d’un décor sculpté en relief. Selon Jurgis Baltrusaïtis (historien de l’art spécialiste du Moyen-Âge), « l’architecture dirige le ciseau du sculpteur ». La sculpture romane se soumet aux dispositions et contraintes imposées par les murs, les voûtes, les arcs, les portes et les fenêtres. Elle s’étire, se condense, se déforme selon les exigences du plan, du cadre ou de l’emplacement.



L’église romane : temple de l’image

A l’intérieur de l’église romane, les images, peintes ou sculptées sont partout du sol au plafond. A l’extérieur, elles investissent les portails. Beaucoup d’entre elles sont aujourd’hui disparues, mais, leur présence massive est attestée par des nombreux témoignages. Saint Bernard au XIIe siècle s’emporte ainsi contre le foisonnement des images dans les lieux de culte et demande qu’elles soient chassées. Pour lui, elles captent trop l’attention du fidèle ou du moine, le détournant de la prière et entravant le bon déroulement des offices.

Le travail de la pierre

Le travail du sculpteur est soumis aux contraintes du matériau choisi par le commanditaire ou le maître d’atelier. A l’exception de grands chantiers, il est rare de faire venir la pierre de loin. Les carrières locales fournissent le matériau de construction ; d’où une grande variété de pierres proposées par l’architecture et la sculpture romane : granit, marbre, basalte, grès, 
calcaire, … Le sculpteur s’adapte ainsi à la pierre. Quand celle-ci est dure, il faut veiller à ne pas la faire éclater ; quand elle est tendre il ne faut pas trop l’entamer.
Selon les cas, le sculpteur travaille avant ou après la pose de la pierre. Sur le bloc, il dépose un parchemin ou une peau avec le dessin préparatoire. A l’aide d’un burin et d’un marteau, il pique cette peau en suivant les lignes du dessin afin d’obtenir des marques qui le guideront dans le tracé des formes et le dégrossissement de la pierre. A la hache ou à la masse, il commence ce travail de dégrossissement. Puis, au ciseau ou à la gouge il achève son œuvre. La finition se fait au moyen d’outils de plus en plus fins et d’instruments de polissage. La pierre est soigneusement travaillée afin de recevoir les différentes couches de couleur qui termine complètement l’ouvrage. En effet, à l’époque romane, c’est la couleur qui donne vie aux figures et non la lumière.

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