En Europe, on dénombre aujourd’hui 350 grottes ornées. Véritables « chapelles sixtines » de la préhistoire, Lascaux, Cosquer, Chauvet, Niaux, Pech-Merle, Cougnac, Altamira et les autres nous présente un répertoire iconographique riche et variée qui nous émerveille et nous interroge à la fois.
Qui étaient les artistes de la préhistoire ?
Des hommes comme nous, des homo sapiens sapiens. Bien sûr de nombreuses zones d’ombre demeurent quant à leurs croyances ou leur culture. Des études récentes comparent la pensée de ces hommes à celles des chasseurs-collecteurs actuels. Les chercheurs s’intéressent donc aux peuples traditionnels comme les Indiens d’Amérique, les Bushmen d’Afrique australe ou encore les Aborigènes d’Australie afin de comprendre leur fonctionnement, leur façon de considérer la nature et les mondes matériel et surnaturel. L’idée n’est pas de calquer les croyances de ces peuples à celles qui ont pu exister au paléolithique mais d’essayer d’interpréter les dessins des hommes préhistoriques avec des structures équivalentes.
Que dessinaient-ils sur les parois ?
Dans le bestiaire, on rencontre majoritairement des chevaux. On trouve également pêle-mêle des mammouths, des bisons, des bouquetins, … Généralement de grands herbivores que les hommes voyaient autour d’eux. Mais attention, il ne faut pas penser que les hommes dessinaient simplement les animaux qu’ils mangeaient. En effet, à Niaux, les bisons sont majoritaires alors qu’on sait grâce aux fouilles que les hommes la fréquentant mangeaient du bouquetin. Dans ce cas, le bison devait donc avoir une signification mythique qui nous échappe en partie.
Les signes géométriques sont plus nombreux que les représentations animales. Parfois mystérieux, parfois symboles sexuels, ces signes sont une caractéristique majeure de l’art rupestre.
Les mains sont surtout réalisées au Gravettien. Elles sont dites « négatives » quand seul de contour est peint comme à l’aide d’un pochoir ou « positives » quand l’empreinte même de la main est peint sur la paroi. Elles sont noires (charbon, dioxyde de manganèse) ou rouges (oxyde de fer) suivant les grottes. Pech-Merle et Altamira en comptent de nombreuses.
Pourquoi ces peintures ? Peut-on parler d’art ?
Pour Jean Clottes, spécialiste en art préhistorique, les œuvres des préhistoriques sont vraisemblablement réalisées dans le cadre d’une religion chamanique. Les peintures sont un moyen de communiquer entre le monde de la vie habituelle et le monde des esprits.
Les mains par exemple se fondent dans la paroi et permettent d’établir une liaison avec le monde des esprits. La grotte est un sanctuaire qui permet le contact avec le monde des esprits. Néanmoins, cette théorie ne fait pas l’unanimité des préhistoriens. Au XIXe siècle, on pense que c’est de l’art pour l’art ; au début du XXe siècle qu’il s’agit de peintures liées à des rites magiques. Qu’en est-il réellement ? Ces peintures avaient-elles un rôle ? Peut-on vraiment parler d’art ?
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